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Article écrit par Amélie Latour
Les Taïnos sont un peuple qui vivaient au nord des Caraïbes dans la région que l'on appelle les Grandes Antilles (à l'exception de l'ouest de Cuba).

Position des Tainos Avant l'arrivée des Espagnols, les Taïnos sont en lutte avec principalement les Kalinagos, le peuple des petites Caraïbes. Les Kalinagos venaient de s'installer récemment dans la région et en avaient chassé les Tainos. Le mot cannibale trouve son origine dans un terme utilisé par les Taïnos pour parler des Kalinagos et des traditions des Kalinagos de garder les ossements de leurs morts chez eux.
En 1492, lorsque Christophe Colomb arriva sur l'île d'Hispaniola (l'actuelle République dominicaine et Haïti, qui est d'ailleurs un mot taïno signifiant terre de montagne), l'île était divisée en 5 chefferies Tainos. Chacune de ces chefferies était dirigée par un cacique (un chef dans la langue taïno). Christophe Colomb est accueilli lors de son arrivée de manière pacifique. Les Tainos lui donnèrent alors des cadeaux en signe de bienvenue comme du maïs et un peu d'or. Une jeune femme fut d'ailleurs en émerveillement devant ces nouveaux venus, Anacoana ( dont le nom signifiait probablement fleur d'or en taïno), la sœur d'un cacique et épouse d'un autre. Elle poussa alors son frère à avoir des bonnes relations avec les nouveaux venus.

L'île d'Hispaniola

Représentation d'Anacoana
Cependant cela ne semblait pas être le souhait de Christophe Colomb qui installa une colonie sur l'île d'Hispaniola. Les Espagnols forcèrent les Taïnos à leur donner tribut. Ils coupaient leurs mains à ceux qui refusaient et les laissaient se vider de leur sang à cause de cela. Sans compter que Christophe Colomb en avait réduit certains en esclavage pour la reine d'Espagne, Isabelle la Catholique. Lorsqu'elle vit que Christophe Colomb lui ramenait des Taïnos comme esclaves, elle ordonna qu'on les ramène chez eux.

Représentation d'Isabelle la Catholique
Cependant le voyage de retour fut dur et peu purent rentrer chez eux.
Sans compter que les Espagnols arrivaient sur l'île sans femme, prenaient de force des femmes tainos pour être leurs épouses. Après avoir vu tant d'horreur, Anacoana poussa son mari et son frère à entrer en lutte armée contre l'armée. Ces armées rasèrent le fort espagnol et en massacrèrent la population espagnole en 1493.
Cependant les Espagnols revinrent et la lutte continua entre les Taïnos et les Espagnols.
Après la mort de son frère au combat, elle devient reine de sa chefferie et continua la lutte contre l'Espagne.
Finalement, le gouverneur d'Hispaniola proposa une rencontre amicale chez Anacoana pour discuter de la paix. Ce qu'elle accepta. Lorsque les Espagnols furent arrivés, ils mirent le feu à son caney (une maison faite à partir de feuilles de palmier pour le cacique et sa famille, le mot est souvent supposé comme d'origine taïno), espérant la tuer ainsi que ses alliés.
Heureusement certains de ces sujets arrivèrent à sauver la reine à temps et une partie de la famille d'Anacoana réussit à fuir. Citons son neveu Guarocuya et Hatuey, le mari de la petite fille d'Anacoana, qui fuya sur l'île de Cuba pour continuer la lutte contre l'envahisseur.
Finalement, le gouverneur captura Anacoana et la fit condamner à la pendaison après un procès où les preuves contre elle venaient de propos obtenus sous la torture de Tainos. Elle mourut ainsi, pendue en 1503 ou 1504.

Dessin d'Anacoana capturée et enchaînée par les Espagnols

Représentation de l'incendie de la Casey d'Anacoana et de sa pendaison
Quant à Guarocuya, il fut sauvé par Bartholomé de las Casas, un prêtre qui le christianisa sous le nom d'Enriquillo.

Représentation de Bartholomé de las Casas
représentation de Guarocuya
Guarocuya devient à 12 ans sous les soins de Francisco de Valenzuela et après la mort de ce dernier sous celui d'Andrés de Valenzuela.
Andrés le traitera comme un esclave et commettra des abus sur la femme de Guarocuya Mencia.
Guarocuya se plaignit au gouverneur de ce que faisait Andrés, mais le gouverneur ne s'en occupa pas.
En réaction, il s'est rendu dans les montagnes de Bahoruco. Dans ces montagnes, il commença avec d'autres Taïnos une nouvelle résistance contre l'oppresseur espagnol. Ils attaquaient les maisons espagnoles.
Un moine partit retrouver Guarocuya pour lui dire d'arrêter le combat. Guarocuya répondit : Pour qu'ils ne me tuent pas comme mes aînés, je suis venu sur ma terre. Ni moi, ni les miens ne faisons de mal, nous nous défendons seulement de l'envahisseur qui veut nous capturer. Nous ne vivrons pas dans la servitude.
En 1533, la résistance taïno était devenue trop importante et incontrôlable pour la couronne espagnole et durait depuis 14 ans. Un capitaine espagnol au nom de la couronne espagnole fit la paix avec Guarocuya, accordant aux Taïnos le droit à la liberté et à la propriété et mettant fin aux taxes et à l'expropriation des territoires taïnos.
Guarocuya mourut en 1536 à l'âge de 40 ans, on construisit une église sur sa tombe.
Cependant Hispaniola ne fut pas le seul lieu de révolte taino, nous pouvons également citer une révolte à Porto Rico. L'île était appelée à l'origine appelée Borikén par les Tainos.

Position de Porto Rico dans les Caraïbes
Agueybana I était un chef très important de l'île et il reçut en 1508 le conquistador Juan Ponce de León. Sous les conseils de sa mère, il entame des dialogues d'amitié avec les Espagnols pour empêcher les Tainos de mourir.

Juan Ponce de León
Durant la réception, les Tainos pratiquèrent la cérémonie du guaytiao, une cérémonie chargée de permettre le début d'une amitié. Cette cérémonie se contribuait par l'échange des noms entre les personnes présentes à cette fête (le frère du cacique prit le nom du commandant de Juan Ponce de León par exemple).
Ce début pacifique permit aux Espagnols de s'établir sur l'île de manière pacifique.
Cependant la paix fut de courte durée du fait des exactions qui furent commises par les Espagnols.
De plus la mort d'Agueybana I qui fut remplacé par son frère Agueybana II précipita le début d'une grande révolte taïno en 1511.

Statue d'Agueybana II à Porto Rico
Agueybana II parvient à réunir beaucoup d'alliés et commença le combat avec les Espagnols.
Cependant, lors du début de la révolte, le mythe de l'immortalité des Espagnols persistait chez certains Taïnos. Un chef allié d'Agueybana II partit tuer un Espagnol pour briser le mythe.
Agueybana II put alors commencer une importante révolte contre les Espagnols. Cependant Juan Ponce de León riposta rapidement en attaquant tous les indigènes et il finit par cette méthode par tuer après une lutte acharnée la majorité de la population taïno de l'île. En 1530, il ne restait plus que 1146 Tainos sur l'île.
Nous allons nous arrêter ici sur les actes de résistance des Taïnos, mais il y en eut plein d'autres pour la défense de la terre et de leur culture. Actuellement la langue Taino est éteinte mais les populations des grandes Caraïbes gardent un fort héritage génétique des Tainos à cause des métissages. Cet héritage se trouve principalement dans l'ADN maternel qui va à 45% d'ADN d'origine taïno de manière sûre en moyenne.
Passons maintenant à des éléments culturels des Tainos.
Les Taïnos avaient une société divisée en classes sociales, les naborias, les nitaínos, les bohiques ou behiques et les caciques.
La religion était également très présente, le cacique étant associé au Soleil, il représentait l'énergie du Soleil du dieu du Feu. Le Bohique (le sorcier en quelque sorte), quant à lui, représentait le pouvoir de la Lune.
Les villages taïnos étaient composés de deux types d'habitations. Le premier, le bohío, un bâtiment circulaire pour les gens du peuple, et le deuxième, le caney, réservé au cacique et sa famille, qui est de forme rectangulaire.

Reconstitution d'un village Taino
Pour dormir, ils utilisaient des Hamacs, le mot Hamac est d'ailleurs d'origine Taino.
Les vêtements Tainos étaient simple. Les hommes portaient un simple pagne et les femmes mariés un tablier en paille. Les femmes célibataires se promenaient nues. Les Tainos s'appliquaient de la peinture noire, rouge, blanche et jaune. Il s'agissait de tatouage religieux destiné à les protéger des mauvais esprits.
Ils se perçaient également les oreilles et les lèvres avec de l'or, de l'argent, de la pierre, des os et des coquillages.
Les Tainos étaient généralement monogame. La seule distinction vient du fait que les Caciques étaient polygames mais cela étaient surtout dans le but de conclure des alliances pour protéger la paix avec les Kalinagos, ils appelaient alors ces femmes des Ligas et préféraient n'en avoir qu'une.
Dans la société Taino ne pas avoir d'enfant était un immense déshonneur. L'adultère était également interdit et pouvait être passible d'une condamnation à mort.
Les Tainos étaient principalement des agriculteurs, cultivant du Maïs, de la pomme de terre, de l'ananas, le cacao, le coton et le tabac par exemple.
Ils chassaient aussi des petis rongeurs, des iguanes, des serpents et des variétés d'oiseau. Ils pêchaient également avec des hameçons et des filets.
Ils fermentaient le manioc pour obtenir une boisson alcolisé le uicú ou cusubí. Ils utilisaient également le manioc pour se faire un type de pain (pain encore consommée aux Caraïbes)
La religion Taino : la divinité principale des Tainos Yaya, connu également sous le nom de Semign ( ce qui signifie dieu en Taino). On a longtemps cru que Jurakan ( nom qui a donné le nom Ouragan ) était le dieu du mal, cela vient du fait que l'on cherchait à lire la religion taino en faisant des liens avec le Catholicisme. En réalité même si Jurakan était bien le nom donné par les Tainos aux Ouragans et aux tempêtes tropicales, il y avait dans la mythologie Taino beaucoup d'esprits qui lorsqu'il était unis pouvait détruire le peuple Taino.
L'origine des tempêtes et des ouragans vient en fait de la déesse des tempêtes Guabancex, elle ravage les cultures et les maisons de ceux qui n'ont pas pris soin de ses images de dévotion. Elle a avec elle deux assistants,Guataubá ou Guataúba, le héraut, et Coatrisquie ou Cuatrisquie, le collecteur d’eau. Elle est la reine des vents et vit dans le pays d'Aumatex dans les cieux. Lorsqu'elle est furieuses elle ordonne aux Cemis (je vais définir ce terme juste après disons que ce sont des esprits où des divinités) de collaborer avec elle à la destruction. Guataubá avertissant par des nuages, du tonnerre et des éclairs. Coatrisquie quand à lui recueillait les eaux incontrôlables pour les libérer détruisant les cultures et vallées, amenant la mort et la maladie.
Pour calmer la déesse, on inahalait alors les graines d'un arbres au cours du rituel dit de Cohoba. Cela avait pour but d'apaiser la faim de la déesse.

Cueillères en os utilisaient lors de telle cérémonies
Guabancex est supposée comme étant la forme enragée d'Atabey, la déesse des eaux, de la fertilité, de la lune, de la fertilité et de la naissance. Mère du dieu du Manioc Yúcahu. Yúcahu n'ayant d'ailleurs juste pour parent Atabey, il n'a donc pas de père.

Représentation probable d'Atabey
Maintenant expliquons ce qu'est un Cemí, un Cemí est une divinité, un esprit ancestrale où un type d'objet contenant un esprit pouvant contenir des ossements humains où des objets associés à l'esprit en queston.



Exemples de Cemí, en tant qu'objet
On peut citer également Boinayel, un Cemí destiné à apporter la pluie. Les ancêtres décédés étaient également des Cemís, cela était particulièrement vrai pour les anciens Caciques et on utilisait alors son crâne et ses os pour les sculptures et les reliquaires en son honneur. Il y a avait des cimetières communs mais certaines familles possèdaient leur propre cimetière.
On invoquait les Cemís dans le cadre de maladie pour la guérison du malade où pour une question divinatoire. On dessinait alors sur le corps du prêtre une représentation du Cemí,Les Tainos appelaient cela bohuti ou buhuithu. Les membres d'une famille pouvait invoquer eux même les Cemís de leurs ancêtres.
Les Cemís étaient fabriqués par le Bohique.
Les Tainos appelaient Hupia les esprits des morts et Goeizia, l'esprit des vivants.

Dessins Tainos

Chaise Taino
Les Tainos avaient un sport le batu, il comprenait deux équipes de 12 joueurs respectivement ( il n'y a pas d'obligation de genre pour pouvoir jouait dans ce jeu) et il y avait une balle faite racine qui rebondissait et le but était de garder la balle en air en utilisant sa tête, ces genoux, ces cuisses et ces hanches pour ne pas qu'elle tombe de leur côté du terrain.

Exemple de Batey, le terrain pour une partie de Batu
Ainsi se conclut cette épisode en espèrant qu'il vous aura plu !
Vous pouvez retrouver les anciens épisodes avec ce Lien